La première mention connue du castrum de Mourcairol, une agglomération d'altitude près de la commune actuelle des Aires (Hérault), remonte à la fin du Xe siècle.
Entre 1060 et 1129, Mourcairol fera partie intégrante de l'immense domaine des Trencavel, l'une des plus puissantes familles méridionales du XIe au XIIe siècles (avec les rois d'Aragon et les comtes de Toulouse).
À ses débuts, le domaine était nommé Mercariolo, un nom d'origine latine qui pourrait dériver de mercari (signifiant "marchander", peut-être en lien avec une activité commerciale locale ou un péage). Le château construit au cœur du castrum devait jouer un rôle stratégique, probablement comme point de contrôle dans la région vallonnée située entre Béziers et les Cévennes.
Si l'origine de Mourcairol est parvenue jusqu'à nous, c'est parce qu'en 990, dans son testament, le vicomte Guillaume de Béziers lègue le château à sa fille Garsinde - "Le château qu'on appelle Mercariolo, avec ses fortifications et ses alleux" (Castrum quod vocant Mercariolo, cum ipsas fortitias et cum ipsos allodes).
Étant donné la priorité qu'accordait le système féodal aux héritiers mâles et la précocité de cette donation, il est probable que Garsinde ait été la première femme à prendre possession du domaine de Mourcairol.
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Cette série photographique propose une interprétation de cet épisode, situé au tournant des Xe et XIe siècles, en présentant successivement les portraits de Garsinde sous les aspects de la dépendance familiale, du deuil, puis de l'émancipation.
Remerciements chaleureusement renouvelés, à Léa (Garsinde) pour avoir accepté de défier les hauteurs de Mourcairol en saison froide et humide (!) et à Charlène pour l'assistance vestimentaire et logistique.